je ne voudrais pas mourir sans...

Le 31/01/2014:

Je ne voudrais pas mourir sans avoir retrouvé ne serait-ce que pour un temps réduit l'insouciance de mon enfance, cette impression de légèreté, que tout peut toujours et à tout moment être réparé, que rien n'est grave, que chaque moment de la vie peut-être une source de gaieté si on le décide, que notre destin n'appartient qu'à nous...Un claquement de doigt suffit .

B.

***

Je ne voudrais pas partir sans avoir appris à nager. J'ai essayé plusieurs fois. Au début, je pensais que c'était lié à un traumatisme, parce qu'on m'avait forcé à apprendre quand j'étais enfant avant de me laisser prendre le temps d'être à l'aise dans l'eau, de l'apprivoiser. J'ai alors abandonné l'apprentissage lui-même pour des tas d'exercices d'approche. En vain. La mer me fascine mais elle me transforme en plomb. Ou alors elle a reconnu en moi son plus fidèle admirateur et me retient dans ses bras.

Y.

***

Je ne voudrais pas m'en aller sans avoir apaisé ma colère. Je ne pense pas être plus mauvais qu'un autre. C'est juste que je suis tout le temps en colère. Contre tout et tout le monde. Pour des raisons parfois sérieuses, mais souvent futiles. Elles me submergent et je mords. Et ça m'épuise à force de tension. Mon entourage aussi.

Je voudrais tellement qu'elle s'en aille. Je n'imagine même pas un autre état.

Ça doit être fabuleux.

D.

….et moi c'est la patience que je voudrais enfin maîtriser.

Avoir la patience d'attendre, de franchir les étapes les unes après les autres sans bousculer et venir gâcher une recette de cuisine, un livre (Au bout d'un moment je finis par lire les dernières pages), une soirée ou même une rencontre. Laisser du temps au temps sans électriser le cours des choses, ne pas décrocher quand quelqu'un met plus de deux minutes à raconter une histoire, ne pas abandonner un projet quand je me rends compte qu'il faudra plus d'une semaine pour le réaliser... c'est un état que je voudrais absolument connaître.

A.

***

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Le 14/02/2014:

Je ne voudrais pas mourir sans avoir fait comprendre à mes parents à quel point ils se trompent, et se sont toujours trompés tout au long de leur vie. Le monde n'est pas ce méchant dont ils sont les victimes et s 'ils ont vu s'éloigner leurs proches, c'est qu'ils se sont rétrécis et que leur aigreur inquiète.. Je voudrais tant les voir se bonifier. Un tout petit peu.

A.

Je ne voudrais pas mourir sans avoir réussi à faire pousser toutes ces plantes, tous ces légumes, toutes ces fleurs qui piquent du nez et me tirent la tête dès que je les mets en terre. Avoir les mains vertes est une chose, mais, mais ne jamais jamais réussir à voir grandir ce qu'on a planté, c'est préoccupant.

ça doit être fabuleux d'y arriver. Une sorte de magie qui m'est étrangère et qui m'arracherait des cris de joie, j'en suis sûre, comme si j'avais découvert une île interdite.

S.

Je ne voudrais pas quitter cette terre sans avoir eu un enfant.

J'essaie depuis plusieurs années et ...non.

Bien sûr, je pourrais trouver des solutions à ce problème. Mais je voudrais le porter, et je voudrais que ce soit un enfant de C. et moi...et je voudrais aussi que tout se passe le plus naturellement du monde.

C'est une vision sans doute bien traditionnelle des choses, mais c'est la mienne et j'y tiens.

Je n'en ai pas fait mon deuil. J'essaie juste d'y mettre un peu plus de légèreté depuis quelques mois.

T.

Je ne voudrais pas mourir sans que T. et moi ayons eu un enfant tous les deux.

Peu importe comment: ça m'est égal.

Le plus important est que nous ayons envie d'un enfant ensemble, non?

C.

Je ne voudrais pas mourir sans avoir vaincu mon vertige.

Il est phénoménal.

Dès que je grimpe sur une échelle ou un escabeau, dès que je traverse un pont ou que j'escalade un pauvre rocher, il me noue les tripes.

C'est paralysant et terriblement handicapant, notamment ici où beaucoup de belles randos passent à un moment ou à un autre au-dessus du précipice.

J'ai tout essayé. Tout le monde a essayé.

Rien n'y fait: je m'arrête, me replie sur moi-même et je ne bouge plus.

Je suis tétanisée quand je ne me mets pas à pleurer...

Je ne sais plus à quand ça remonte, mais j'ai l'impression que c'est de pire en pire.

Je voudrais que cette peur du vide disparaisse avant que celle de mourir ne la rejoigne.

C.

... La peur du vide...La peur de mourir...C'est peut-être la même, non?

T.

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28/02/2104

Je ne voudrais pas mourir sans avoir eu l'impression que mon travail de parent était terminé.

Bien sûr, il ne l'est jamais complètement, mais par" terminé", j'entends que mes enfants puissent se débrouiller sans moi, qu'ils aient construit leur propre maison avec à l'intérieur, les gens qui partageront leur vie et à l'extérieur, tout ce qui faut pour qu'elle tienne debout.

Ils ont grandi, les années passent, et ils ne semblent pas pressés.

Et moi j'attends et j'espère.

E.

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...On n'a aucune envie de se presser, si c'est pour que tu en conclues que tu as le droit de tourner les talons...

K.

***

Je ne voudrais pas mourir sans être retournée à deux ou trois endroits qui ont marqué mon enfance ou mon début de vie d'adulte.

Pas pour les paysages ou les monuments que j'ai trouvé particulièrement beaux, mais pour les moments de vie qu'ils représentent encore aujourd'hui et que je n'ai pas appréciés alors à leur juste valeur, inconsciente que j'étais qu'ils signifieraient à tout jamais de pures étincelles de vie.

A.

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Je voudrais avant de mourir prendre le bateau, un voilier, et partir loin, rejoindre un autre continent.

Avec une économie de moyens et de personnes.

Ce qui voudrait dire que je suis devenu un bon voileux, que je suis capable de partager la vie de quelques personnes dans un espace réduit, et que je suis prêt à me coltiner avec mes limites.

C'est une école que je n'ai jamais faite.

Et surtout, je suis viscéralement attiré par la mer

R.

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Je voudrais, il le faut absolument, que je me sois attaqué à un grand rangement de mes affaires personnelles.

Mes papiers, photos, et tous les maigres biens que je possède sont un énorme bordel que je trimballe tel quel depuis des années de maison en maison.

Quand je pense que certains sont capables d'anticiper, de prévoir et d'organiser l'après, moi j'en suis encore à être pétrifié devant un petit ménage à faire dans mon passé.

Peut-être que ça se fera tout seul...quand je serai prêt.

D.

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14/03/2014

Je ne voudrais pas mourir sans avoir donné encore un ou deux coups de talon, sans avoir pris encore une ou deux décisions essentielles concernant l'endroit où je veux vivre, mon travail, ou la personne qui partage mes jours.

Surtout elle.

Histoire de ne pas avoir l'impression d'accepter les choses comme s'il n'était plus temps de tout bousculer...

S.

...Or il est toujours temps.

Toujours.

Et surtout!

N.

***

Je ne voudrais pas mourir sans avoir pu dire à Barbara Kingsolver que son livre" Les yeux dans les arbres" est le livre de ma vie.

Une rencontre incroyable.

Tout m'a transporté, la construction captivante de ce récit à cinq voix, son décor, le Congo de l'époque Lumumba, la justesse des tons,la poésie, ces tabeaux peints si délicatement, la finesse et la singularité des personnages avec une analyse des rapports sociaux, politiques ou familiaux tellement personnelle qu'on se l'approprie presque charnellement.

Je suis passée par toutes les émotions, du rire à la colère, de la peur aux larmes.

Je voudrais pouvoir lui dire que je l'envie.

J'ai plongé, et j'y suis encore.

A.

***

Je ne voudrais pas mourir sans avoir connu encore une fois, ne serait-ce qu'une fois, le grand frisson, la passion absolue.

Celle qui te fait suffoquer, celle qui te traverse et emporte tout sur son passage, celle qui fait passer les gros embêtemenrts pour des petites préoccupations lointaines.

Je voudrais le ressentir, même si c'est bref.

ça l'est de toute façon.

J.L.

***

Je voudrais un coup de main.

Ou au moins un coup de pouce.

J'aimerais que quelqu'un, ou bien les circonstances me poussent dans le dos pour me mettre un peu plus sur les planches ou dans la lumière, je sais pas, ou juste sur le chemin.

Je voudrais un truc qui me fasse quitter le bord de la route, là où je suis tout le temps, à regarder les choses se faire sans moi.

L.

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28/03/2014

Je ne voudrais pas mourir sans avoir réussi à être heureux, mettons un mois d'affilée. Un bonheur plein et tranquille, rien d'extraordinaire, mais qui ne soit pas parasité par mes angoisses existentielles et mes questions récurrentes sans réponses. Je voudrais pouvoir enfin me balader en affichant un sourire béat, ou con, selon le point de vue, pendant un mois, juste un mois. A mon niveau, c'est l'éternité.

Y.

***

Je ne voudrais pas mourir sans avoir dit à ma mère à quel point elle a représenté et représente encore aujourd'hui pour moi et quelques autres le prototype de la chieuse parfaite, de l'emmerdeuse royale. Du plus loin qu'il m'en souvienne, personne ne le lui a jamais dit, surtout pas mon père, qui a préféré se mettre au bricolage dans une cabane au fond du jardin...

C.

***

Je ne voudrais pas mourir sans avoir réussi à parler parfaitement une langue étrangère, si possible de celles qui sont totalement inutiles au quotidien ou dans les voyages, mais qui pose son homme. Une langue bien mystérieuse à la grammaire compliquée.

Pour moi, c'est le comble du charme et de l'élégance.

J'envie tellement les gens doués pour les langues.

Dans ce domaine, je n'ai jamais réussi qu'à provoquer les rires de mes petits camarades.

H.

***

Je ne voudrais pas mourir sans avoir laissé une impression forte à quelqu'un, sans avoir dégagé quelquechose de puissant.

Par exemple, pour résumer ce que je tente de vous expliquer...Un jour, j'avais un coup de blues à ce propos. Je me suis confié à une amie sur le sujet...mon manque d' "aura" en somme...Elle m' a répondu" Mais si, tu as de la personnalité!"...Elle a réfléchi deux secondes avant de finir avec ce couperet:" enfin, une forme de personnalité..."

Terrible!

N.

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11/04/2014

« Je ne voudrais pas mourir sans avoir vu nos enfants connaître le plein emploi, sans qu'on ait définitivement mis hors d'état de nuire ces foutus stages, dernière version de l'esclavage moderne, que nos marmailles ne soient plus obligés de faire la manche pour obtenir un droit élémentaire...

C.

***

...pendant que nos marionnettes politiques cautionnent l'injustice sociale...Moi, je ne voudrais pas mourir avant d'avoir connu la démocratie, la vraie : le tirage au sort !

D.

***

Je ne voudrais pas mourir sans que mon citronnier ait donné un fruit, un seul. Après l'avoir soigné du mieux que j'ai pu, l'avoir si souvent encouragé, l'avoir défendu contre tout un tas d'ennemis, je voudrais me réveiller un matin et découvrir ce cadeau, genre œuf de Pâques de mon enfance en plus attendu encore...

A.

***

Je ne voudrais pas mourir sans avoir connu la révolution. Que tous ces mouvements citoyens intelligents, conscients, inventifs, pacifiques mais sans beaucoup de pouvoir se fédèrent et deviennent progressivement majoritaires et qu'alors les tenants de la politique à courte vue se retirent et s'excusent du gâchis...ça ne se fera pas tout seul. Il faudra les pousser un peu....

F.

***

Moi je ne voudrais pas mourir sans qu'on ait ouvert les yeux sur d'autres fonctionnements que notre modèle occidental, que la mondialisation ce soit ça : regarder ailleurs, savoir écouter ce que les autres schémas nous racontent, arrêter de foncer tous dans le même sens, se poser, réfléchir ensemble, reconnaître les mauvaises directions avec humilité et oser collectivement.

T.

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18/04/2014

Je ne voudrais pas mourir avant d'avoir croisé une majorité de regards droits et francs au boulot, des regards qui osent soutenir celui de notre chef quand il planque son incompétence derrière des mots creux, la tarte à la crème ambiante, du "savoir-faire" au "savoir-être" en passant par le "laisser-émerger", bien pratique quand on n'a pas préparé une réunion vaine et inutile dont on ressort tous convaincus du temps perdu.

Je ne voudrais pas mourir sans avoir pu voir mes collègues, ceux qui me rattrapent dans le couloir pour me dire que j'ai bien fait d'intervenir et me manifester leur solidarité, prendre la parole et le lui dire.

A.

***

Je ne voudrais pas mourir avant que la France ait enfin reconnu sa responsabilité et son implication dans le génocide au Rwanda.

Ça suffit maintenant.

C.

***

Je ne voudrais pas m'en aller avant d'avoir appris à danser.

J'aime la musique, toutes les musiques du monde , toutes celles qui donnent envie de se lever et de tournoyer, de se lâcher, de laisser ses jambes et son corps exprimer l'envie, le plaisir et l'harmonie avec grâce...C'est une manière tellement naturelle de faire fusionner le son et le mouvement...

Je suis une sorte de bloc de raideur arythmique.

Je voudrais vraiment y arriver.

T.

***

Je ne voudrais pas mourir sans avoir osé passer du projet à sa réalisation. J'ai plein d'idées, certaines pas mauvaises du tout, et j'ai toujours un mal fou à passer au concret. Je me laisse le temps de la réflexion et puis j'oublie, ou quelqu'un d'autre m'a piqué l'idée entre-temps, ou les circonstances ont changé et ce n'est plus réalisable. .

Ce n'est pas arrivé une fois ou deux : c'est systématique et je m'agace.

Il me manque l'impulsion au bon moment.

E.

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02/05/2014

Je ne voudrais pas mourir sans qu'un matin, ou un soir, la glace de ma salle de bain m'ait renvoyé une image de moi qui me convienne, sans qu'une fois enfin, je me trouve jolie ou au moins pas mal, sans que j'en vienne à me regarder en pleine lumière et à accepter cette image que je fuis.

S.

***

Je ne voudrais pas mourir sans que notre hiérarchie ait pris conscience qu'elle devait arrêter de nous inonder de paperasse à remplir, de dossiers à compléter, de questionnaires à renseigner, de réunions inutiles, d'activités tape-à-l'oeil pour nous laisser nous consacrer à l'essentiel. Je voudrais qu'on nous donne une chance d'arriver à ce pourquoi on fait aussi ce boulot : que les gamins sachent lire et écrire en fin d'année scolaire.

C.

***

Avant de mourir, je voudrais avoir trouvé la paix, le calme, la zénitude, la plénitude, le bonheur tranquille...Je ne sais pas comment l'appeler.

C'est une terre inconnue pour moi, que je cherche et que j'envie.

Un endroit où je profiterais de l'instant , d'où je regarderais paisiblement passer le temps.

Jusqu'à ce jour, le passage de cette frontière m'est interdit.

A.

***

Je ne voudrais pas mourir sans être remonté sur les planches.

C'est désormais un vieux souvenir de jeunesse et plus le temps passe, moins j'ose essayer de retrouver ce qui était pourtant une passion.

Peur d'essuyer un refus, peur que ma mémoire me lâche, peur de ne plus retrouver les mêmes sensations. ...

N.

.....Si t'acceptes d'être mon déclencheur, je veux bien devenir ta béquille...

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19/05/2014

Je ne voudrais pas mourir sans avoir un jour trouvé un boulot stable, qui dure, sur lequel je puisse compter sans peur des jours à venir.

Je me fous du standing du restau

Je me fous même du salaire

Mais je voudrais être sûr du lendemain

Arrêter de guetter mon portable pour savoir quand la boite d'intérim va m'appeler.

Je vis accroché à ce foutu téléphone et ça me bouffe.

Y.

***

Je ne voudrais pas mourir sans avoir maîtrisé un tant soit peu la trompette.

Pendant un temps, j'en ai loué une, mais ce n'était ni le moment ni l'endroit pour ça.

Bien sûr, j'ai bien envie de changer un peu, de passer de la corde au cuivre, mais surtout...

Je veux savoir jouer de la trompette!

F.

***

Je ne voudrais pas mourir sans m'être remise à l'écriture longue.

Je m'y étais essayée il y a longtemps et y avais trouvé un plaisir inégalé depuis.

Celui qu'on ne ressent qu'après la recherche et l'effort.

Le bonheur de la construction en somme.

J'aimerais...

Il faudrait

A.

***

Je voudrais pouvoir aider l'un de mes enfants à canaliser et organiser l'énergie magnifique qui l'habite.

Il est doué dans le domine qui le passionne comme dans les rapports humains qui l'accompagnent.

Sa vitalité et son envie sont sans limites et j'ai peur qu'il ne s'y noie

Et plus le temps passera, moins mes conseils ou alertes pourront ralentir cette locomotive...

***

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06/06/2014

Je ne voudrais pas mourir sans avoir essayé, au moins essayé, d'écrire un roman. Une écriture longue, du souffle, de l'ampleur, qui me fouillerait en profondeur, qui me porterait loin, avec des personnages qui accompagneraient mes jours et habiteraient mes nuits. Du fort. Du gros son.

A.

***

Je ne voudrais pas mourir sans avoir osé un boulot plus exposé, moins planqué. Un boulot qui me donne la sensation d'être plus utile, qui me permette de mouiller mon maillot et me fasse me coucher le soir avec l'idée que j'ai vraîment servi à quelque chose, ou à quelqu'un. Plus le temps passe et plus je trouve qu'il y a de quoi faire. Mais je ne dois pas être au bon endroit, à la bonne heure ou avec les bonnes personnes.

C.

***

Je voudrais avant de passer l'arme à gauche, avoir réussi à bouter mes vieux démons hors de ma vie, approcher juste un peu la normalité sociale, arrêter de fuir les relations ou d'éviter de ceux qui les portent, tout en regrettant mon immense solitude.

C'est une contradiction dont je n'arrive pas à me dépétrer et qui me pourrit la tête.

Il me manque la force.

S.

***

Je ne voudrais pas mourir sans l'avoir recroisée une fois et sans lui avoir dit l'incompréhension, l'espoir foulé aux pieds, le credo en l'humanité dévasté.

Et le chagrin aussi.

V.

***

"Je ne voudrais pas mourir sans avoir réussi à être complètement heureuse et sereine. Avoir atteint cet état de plénitude même une seconde même une minute, ce sentiment que tout est juste parfait et au bon endroit au bon moment avec les bonnes personnes."

Clémentine.

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15/06/2006

Je ne voudrais pas mourir sans avoir goûté au dimanche pour ce qu'il est, un jour de repos, de récupération, de pause ou de détente, et pas un boulevard d'ennui, une accumulation sans fin d' heures qui s'étirent en longueur comme je le ressens depuis toujours.

Peut-être suis-je sur la bonne voie.

Désormais, le dimanche matin m'est supportable, mais l'après-midi !...

B.

***

Je ne voudrais pas mourir sans avoir appris la patience, dans ma vie de tous les jours comme dans mes projets.

Faire la queue derrière trois ou quatre personnes me hérisse le poil, ne pas avoir de réponse à un email dans la journée me donne envie de le renvoyer avec insistance, devoir attendre qu'un proche réfléchisse un peu avant de se décider pour des vacances ou n'importe quel projet communs me donne envie de tout annuler...J'ai même du mal à supporter la lenteur de mes plantes à bien vouloir pousser....

Et les choses ne s'améliorent pas en vieillissant, bien au contraire !

A.

***

Je ne voudrais pas mourir sans avoir réussi à savoir ce que je voulais.

Je suis hésitant sur tout, le boulot, mes amours, mon lieu de vie, le choix d'un logement, d'une voiture ou d'un plat au restaurant...Et d'ailleurs, aussitôt que je me suis enfin décidé, toujours dans la panique, je m'aperçois que j'ai fait le mauvais choix, en tout cas, je m'en convaincs très vite.

T.

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Je ne voudrais pas mourir sans avoir replongé une fois.

J'avais fait un baptême il y a longtemps et j'en avais gardé un excellent souvenir.

J'avais vraiment éprouvé des sensations uniques, dignes du Grand Bleu.

J'ai retenté l'aventure il y a deux ans, et là, j'ai plutôt ressenti la panique en la demeure...Un coup de stress énorme. Je n'arrivais plus à respirer, je suffoquais et j'ai dû remonter.

Je voudrais ne pas rester sur cette impression et ce sentiment d'échec.

C.

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27/06/2014

Je ne voudrais pas mourir sans être reparti ailleurs, avoir connu au moins encore une fois le plaisir d'une nouvelle découverte de l'intérieur, l'excitation d'une nouvelle installation, le goût si particulier de bosser dans un autre pays, avec d'autres gens, d'observer une vie quotidienne différente avant de l'approcher un peu.

Tout ce que le temps permet, et aussi le fait de relever ses manches.

T.

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Je ne voudrais pas mourir sans avoir quitté la surface du monde.

J'affleure les choses, les situations, les relations comme les problèmes et quand je me sens acculée, que je n'ai plus d'autre choix que de les affronter, je fuis. Je me sauve et je passe à autre chose.

Du coup, j'ai l'impression de très peu connaître la profondeur ou l'épaisseur.

S.

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Je voudrais que la vie me fiche la paix, qu'elle arrête de me foutre dans des situations où je suis amené à réagir, obligé d'ouvrir ma grande gueule pour dire que je ne suis pas d'accord , que ce que j'entends est insupportable, idiot ou révoltant.

J'ai bien sûr le choix de la fermer, mais c'est plus fort que moi.

ça me fatigue et surtout, ça ne me calme pas. J'ai l'impression de me recharger en permanence ;

mais jusqu'ici, me taire m'a toujours davantage miné.

Christophe

***

...Moi, c'est un peu pareil, sauf que de mon côté, ce sont des colères inexplicables ou plutôt des colères que je n'arrive pas à maîtriser qui se pointent comme ça sans crier gare.

Je les sens arriver, je les vois monter, c'est comme si j'en étais spectatrice et que ne pouvais rien faire.

Dans ces moments-là, je saute sur tout ce qui bouge pour trouver une vague justification au débordement.

Je pourrais bien sûr aller courir ou me jeter sur un balai quand j'entends le tam-tam de la pulsion me déchirer les oreilles, mais ce n'est pas toujours possible ; ou je n'y arrive pas.

Et j'aimerais vraiment en être débarrassée.

Babeth.

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Rédigé par belleville-sur-cour

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