Saison 2: épisode 17

Publié le 20 Décembre 2012

 

 

Les mêmes une semaine plus tard...

 

 

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Photo: Marion Michot

 

 


Musique de l'épisode

 

 

 

Drôle d’assemblée ce soir-là…Avec une excitation palpable et pas mal d’autres sentiments aussi…Un peu d’inquiétude pour Anastasie, Maëlle, ou Claire mais pas pour les mêmes raisons. Celle d’Anastasie était purement médicale. Ferdinand allait-il bien supporter le voyage ?... Celle de Maëlle, plus diffuse…Le groupe à supporter 24 heures sur 24 pour cette militante de l’indépendance, et  la fréquentation quotidienne de Jacques qui allait transformer leur relation en un tue-l’amour, c’était sûr…

Quant à celle de Claire,  il y avait longtemps qu’elle ne l’expliquait plus. Elle était là. Elle était elle.

 

Il y avait les autres, les bienheureux : Ferdinand, purement content de partir là où il pourrait peindre, et avec cette jeune assemblée pleine de vie…Tom qui allait vivre deux  longues semaines avec ses deux complices, et qui allait peut-être, si le destin se présentait…Jeanne, que sa nouvelle responsabilité dans la centrale d’achat avait amenée à déjà prendre des contacts sur l’île pour approcher tout ce qui se faisait là-bas en matière d’agriculture bio, de circuits courts et de permaculture…Nadia, qui allait peindre et peindre encore en pleine nature, avec Ferdinand en plus, et qui allait peut-être, si le destin se présentait…Charles qui allait croiser son maître en Taïchi, et donc avoir la paix plusieurs heures par jour sans Irène dans les jambes, Irène qui allait faire le plein de soleil et d’ondes positives pour sa progéniture à venir…Béatrice qui partait sereine avec  même une petite lueur de défi dans le fond des yeux, défi exacerbé depuis qu’elle avait pu sentir un peu d’inquiétude dans ceux de Nicolas, comme quoi le vieil adage » Fuis-moi je te suis… » s’avérait une valeur sûre…Les enfants, n’en parlons pas, énervés comme des puces…jusque et y compris Guillaume que sa récente prise en compte en tant que jeune adulte dans la copro aidait à lui faire  pousser  des ailes…et Jacques, ravi de prendre enfin des vacances, et surtout  qui allait peut-être, si le destin se présentait…

Restaient les plus réservés…Rico, content de sortir de son trou, mais terrorisé par la lumière et les risques qu’elle impliquait… Fred, persuadé qu’il allait une nouvelle fois être indispensable, et donc être constamment sur les dents, avec en prime le voisin du  dessus à tenir à l’œil…Et Rico, encore lui, mais plus du tout dans la catégorie » réservé » s’agissant de vivre, ne serait-ce que quelques jours avec ces gens-là( dont sa fille) et surtout le voisin du dessous...Une catégorie à lui tout seul, celle des emmerdés vite énervés. Il ne désespérait d’ailleurs pas d’y attirer Maëlle…

 

-Le  17 ? Mais c’est bientôt, ça !

-Ben oui, c’est en gros dans dix jours, Claire, mais d’un autre côté, si on veut y être pour Noël…

- Oui, et je vous rappelle que si on part le jour des vacances scolaires, c’est beaucoup plus cher. En plus, revenir le 1er, c’est aussi plus avantageux…Là, du point de vue des tarifs, je pouvais pas faire mieux…

- C’est parfait Tom. Et puis t’as pas besoin de plus d’une semaine pour rassembler trois culottes et un pagne, Claire !

- Figure-toi qu’avant le départ, je n’ai pas qu’une simple valise à préparer, Maëlle ! Je ne vis pas toute seule, moi, et….

- Arrête ton char ! Guillaume a l’âge de se gérer  et je te rappelle que par contre,  je bosse, moi, et que je fais aussi partie de deux ou trois assoc’s pour lesquelles je dois fournir un petit travail avant de partir.

Je  vais me débrouiller pour y arriver, quitte à prendre deux jours sans soldes, et tout le monde est logé à la même enseigne…Mais prends un coach si t’as peur de pas t’en sortir !

- On se calme. Tout cela s’est décidé vite et c’est normal que certains d’entre nous soient un peu inquiets…

- Ouais, probable, Béa, mais moi je suis bien contente que ça se soit fait rapidement, ça évite de trop réfléchir, si vous voyez ce que je veux dire…

- Eh, la Bretonne, tu ne nous fais pas le numéro du sale carafon avant de partir, hein ? Attends qu’on arrive et que les baraques soient déjà  filées à quelqu’un d’autre…Là, tu pourras râler !

- Sans rire Fred, c’est une sacrée chance, cette histoire des deux baraques !

- Mais pour une fois je n’y suis pour rien. C’est Maëlle qui a négocié…

- C’est un échange que j’ai trouvé en me rapprochant de l’amicale Bretagne- Réunion…Ne me regardez pas comme ça ! C’est pas parce qu’on  part à l’autre bout du monde qu’il faut effacer tous ses repères…Bien au contraire…Bref, deux voisins Réunionnais voulaient venir en métropole ensemble avec leurs familles et cherchaient deux apparts sur Paris. Ils étaient drôlement contents d’en avoir trouvé dans le même immeuble…Il a fallu leur en proposer trois pour pouvoir tous les loger, mais je crois qu’on n’y perd pas au change…Et on fait une sacrée économie ! En tout cas merci à Jeanne, Nadia et Jacques d’avoir prêté le leur en plus du mien !

- Nous l’aurions bien fait aussi, mais il est tellement encombré depuis toutes ces années !

- On sait bien Ferdinand !

- Et le mien est vraiment très petit…et je le partage avec le cabinet de Charles !

- En tout cas, le coin où se trouvent ces deux maisons a l’air très sympa !

-Oui, Nadia, c’est à Terre Sainte, un village de pêcheurs qui fait partie de Saint- Pierre dans le sud de l’île…C’est l’ un des endroits les plus chouettes , d’après ce que j’ai lu…Et en plus, le frère de l’une des personnes qui vient chez nous passera nous  accueillir à l’aéroport. C’est quand-même mieux d’être conseillé par quelqu’un du coin pour une ou deux petites choses…

- Il faudra faire la répartition pour les maisons…

- T’inquiète, Claire, il suffira que tu indiques dans laquelle tu  veux être, et j’irai dans l’autre !

- Mais Maëlle, ce n’est pas…

- Moi, j’ai lu la météo…Il fait 28 en ce moment, quel pied !

- D’accord, papa, mais le temps est quand- même un peu à l’orage, non ? Moi je vais sur les sites des journaux locaux ces jours-ci et on parle de radicalisation du mouvement nationaliste.

- Comme d’habitude, il s’agit d’une minorité, Tom…Pas de quoi s’en faire…

- On a donc 10 jours pour tout organiser, et surtout faire en sorte que notre coopé ne coule pas pendant notre absence…On a le temps, mais il ne faut rien oublier…

- T’as raison, Fred, allez, notons vite fait ce qu’on a à régler et répartissons-nous le travail

- Mon dieu, les passeports, on a oublié les passeports ! Dix jours, on n’aura jamais le temps…

- Ma pauvre fille, c’est un département d’outre mer ! On reste en France…Je sais pas de qui tu tiens pour être aussi douée en géographie…

- En géographie je sais pas, mais ma gentillesse, je la tiens de ma mère…

- Oui, enfin…

- Un commentaire, Charles ?

-Une fraise ou deux, ma princesse- sourire ?...

Rédigé par belleville-sur-cour

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